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Archive for June, 2008

La académica leyó ayer su discurso de ingreso en Euskaltzaindia

La académica Sagrario Alemán pronunció ayer en la localidad navarra de Etxaleku su discurso de ingreso en Euskaltzaindia, una reivindicación de las formas locales del euskera para lograr un idioma más natural, «que no resulte artificioso». Bajo el título ‘Berdetik horira’ (Del verde al amarillo), la académica ha mostrado su preocupación por la desaparición de las formas locales del euskera.
Estas, en su opinión, están perdiendo terreno frente al ‘batua’ debido a la enseñanza y a los medios de comunicación, lo que, a su juicio, ha llevado a que los jóvenes actuales «se expresen con menos naturalidad». «En nombre de la corrección, el batua está ganando terreno a nuestro pequeño euskera», añadió. Por ello, la académica cree que uno de los retos del futuro del euskera es idear estrategias que permitan un uso coloquial de la lengua que «no resulte artificioso».
Regresión
En su intervención, Sagrario Alemán rememoró cómo era la vida durante su infancia y juventud en el pequeño pueblo de Etxaleku en la década de los cuarenta del pasado siglo, cuando, según ha recordado, «vivíamos en euskera, era nuestra lengua vehicular», mientras el uso del castellano «se limitaba al entorno escolar y a la comunicación con las personas que no conocían el idioma».
A partir de ese momento, señaló Alemán, «se inició un proceso de regresión», que la académica atribuyó a la coyuntura política, la falta de prestigio social del idioma y la concentración escolar. Ello provocó, ha explicado, «que los niños vascoparlantes pasaran a ser una minoría».
Esta tendencia cambió con la introducción, en 1979, del modelo educativo D, que ha hecho que en la actualidad «la práctica totalidad de los niños estudian en euskera». Ante esto, la académica ha mostrado su satisfacción porque «en un futuro no muy lejano la totalidad de la población de la zona será vascoparlante».
En su respuesta, el académico Patxi Salaberri señaló que la verdadera riqueza del idioma reside precisamente en la naturalidad de la que le dotan en los pueblos «y esa es también la mejor aportación que podemos hacerle los navarros al euskera batua, volcando todos esos matices que no hacen más que mostrar que un idioma está vivo».

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España pide ‘seguridad jurídica y no discriminación lingüística’ para apoyar el sistema europeo de patentes

El secretario de Estado para la Unión Europea, Diego López Garrido, recordó hoy que España ha defendido y seguirá defendiendo ‘siempre’ que el sistema europeo de patentes que los Veintisiete quieren impulsar en la UE para abaratar los costes de las mismas garantice los principios de ‘seguridad jurídica y de no discriminación lingüística’ del idioma español.


‘Hemos defendido siempre y seguiremos defendiendo que una patente de la Unión Europea, que tenga efectos a la vez instantáneamente en todos los países de la Unión, tiene que estar traducida inevitablemente al español y cualquier litigio que tenga que ver con las patentes tiene que ser posible ser defendido en español si el demandado es español’, subrayó López Garrido a su llegada al Consejo de ministros de Competitividad de la Unión Europea, celebrado hoy en Bruselas.

El secretario de Estado abogó por ‘preservar el español como un idioma tecnológico’ por tratarse de ‘uno de los idiomas más hablados en el mundo’. Por ello, ‘una patente europea que tenga como necesario su traducción y sus efectos en español tendrá muchísima más importancia en el mundo’, consideró.

Los ministros de Industria de la Unión Europea analizarán hoy, entre otros asuntos, los progresos realizados para crear un sistema de patentes europeo. La aprobación de este sistema comunitario lleva desde 2003 bloqueada por estas discrepancias sobre el régimen lingüístico.

El actual sistema europeo de patentes se rige por el Convenio de Munich que sólo reconoce las patentes traducidas al inglés, francés y alemán, algo inaceptable para España porque ‘para que las patentes surtan efectos en España deben ser objeto de validación por la Oficina Española de Patentes y Marcas (OEPM) y, para ello, son objeto de una traducción íntegra al español’ con ‘plenos efectos jurídicos’, según fuentes diplomáticas españolas.

Además, la Oficina de Armonización del Mercado Interior de marcas, dibujos y modelos de la Unión Europea, con sede en Alicante, ya utiliza ‘un régimen de cinco lenguas’ que incluye además del inglés, alemán y francés, el español e italiano.

Source: http://actualidad.terra.es

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Les traductrices anglaises de la Renaissance – Des femmes se sont donné le droit de parole

« En Angleterre, à la Renaissance, la traduction avait un rôle idéologique très important »

Contribuer à la culture littéraire, politique et religieuse, voilà le rôle des traductrices anglaises de la Renaissance. Experte en la matière, Brenda Hosington fait le point. Dans une entrevue accordée au Devoir depuis Londres, Mme Hosington souligne l’importance de la traduction en Angleterre lors de la Renaissance. «La traduction a fait découvrir les textes classiques à un vaste public anglais, alimenté les débats religieux et rendu accessibles les oeuvres populaires.» L’ex-professeure de traduction et de littérature anglaise du Moyen Âge et de la Renaissance, à l’Université de Montréal, poursuit actuellement des travaux en vue de publier un livre sur les traductrices anglaises de la Renaissance. Elle est l’auteure de nombreux articles et ouvrages sur ce sujet, dont plusieurs ont gagné des prix.

Une activité « féminine » ?

Selon elle, entre les années 1500 et 1660, les femmes ont joué un rôle certain en matière de traduction, mais celui-ci a souvent été occulté. «Par exemple, certains critiques ont dit que la traduction était idéale pour les femmes parce que c’était une activité secondaire, voire dégradante, passive et silencieuse. D’autres ont affirmé que les traductions religieuses étaient beaucoup plus nombreuses que les traductions populaires et les compositions. D’autres encore ont signalé que les femmes traduisaient de manière plus littérale que les hommes. Enfin, on a dit que les langues classiques étaient peu étudiées par les femmes et que, par conséquent, la grande majorité des traductions portaient sur des originaux écrits en l’une des langues européennes courantes» (à l’époque, le français, l’italien, l’espagnol, l’allemand et l’écossais faisaient partie des langues européennes vernaculaires).

Tout cela est faux, de l’avis de Mme Hosington, qui a également été présidente de la Société canadienne pour les études de la Renaissance. «La traduction n’était pas perçue comme une activité dégradante et féminine, dit-elle. En témoignent notamment les paratextes (dédicaces, préfaces et notes, etc.) dans les textes traduits par les hommes. Ceux-ci donnent, entre autres, leur point de vue sur l’utilité de leur travail ou sur la religion.»

La traduction n’était pas non plus une activité passive et modeste. «Pour traduire un texte, il faut l’interpréter et le recréer en le réécrivant, ajoute l’experte. Le traducteur peut donc laisser sa marque.» Les travaux de Mme Hosington indiquent également qu’il n’y a pas une énorme différence entre le nombre de traductions religieuses et le nombre de traductions populaires, soit 32 comparativement à 22. De même, la façon dont les femmes anglaises traduisaient ressemblait à celle de leurs homologues masculins. «Certaines traductrices demeuraient très près du texte original, mais d’autres prenaient des libertés en ajoutant ou en enlevant des éléments. Quelques-unes, comme les traducteurs masculins de l’époque, faisaient allusion à leurs méthodes de traduction dans les paratextes.»

Enfin, pour l’ex-professeure, l’ensemble des ouvrages traduits à cette époque représente la variété des ouvrages produits en Europe. «S’il est vrai que ceux écrits en une des langues européennes courantes sont plus nombreux que ceux écrits en grec ou en latin, on n’en compte qu’une trentaine de plus. Peut-on parler d’une “grande majorité”?», s’interroge-t-elle.

Les traductrices

Les travaux de Mme Hosington ont porté sur une trentaine de traductrices anglaises. Éducation oblige, la majorité d’entre elles étaient aristocrates ou faisaient partie de la haute bourgeoisie. Parmi celles-ci, on trouve quatre reines: Margaret de Beaufort, Catherine Parr, Marie Tudor et Élisabeth Ire. Cependant, il y avait aussi des religieuses ainsi que des femmes provenant de la petite noblesse ou d’une famille humaniste. C’est notamment le cas de Margaret Roper et Mary Basset, respectivement la fille et la petite-fille de l’humaniste Thomas More. Seulement deux traductrices — Susan Du Verger et Margaret Tyler — étaient d’origine modeste.

Ces femmes ont réalisé cette activité à différentes périodes de leur vie. Certaines ont traduit des textes lorsqu’elles étaient de jeunes adolescentes. «À ce chapitre, la princesse Élisabeth, Élisabeth Carey et Joanna Lumley font figure de véritables prodiges», note la chercheure. D’autres ont attendu d’avoir 20 ans, 30 ans ou 50 ans. Certaines avaient des buts religieux. Ainsi, 21 d’entre elles voulaient promouvoir leur religion, soit 10 protestantes et 11 catholiques. Leur idéologie s’est reflétée dans leurs traductions. «Par exemple, Margaret de Beaufort, une catholique très pieuse, a probablement trouvé de l’aide dans les textes sacrés, explique-t-elle. C’est pour cela qu’elle voulait les rendre accessibles. Margaret Roper, une icône de la Renaissance en Angleterre, poursuivait sans doute le même but.» Parfois aussi, elles censuraient carrément le texte original. «Par exemple, une protestante a enlevé tout ce qui a trait au catholicisme dans un traité», ajoute-t-elle.

Que les textes soient religieux ou non, les traductrices avaient des champs d’intérêt variés. Elles dédiaient souvent leur traduction à des personnages importants dont elles recherchaient la protection. Dans les préfaces, elles présentaient l’ouvrage, le sujet et l’auteur. Dans certains cas, il y avait aussi des notes sur les difficultés posées par la traduction. D’autres personnalisaient beaucoup les textes qu’elles traduisaient, quitte à s’éloigner encore une fois de l’original. Ainsi, Margaret de Beaufort traduisait notamment «on» par «je», expose la chercheure. Quand elle parle des pécheurs, elle ajoute des adjectifs pour mettre l’accent sur le péché. Elle exagère aussi la portée de certaines phrases. Le texte est écrit par un catholique, mais c’est le sens profond que la traductrice donne au péché qui transparaît.

Et de conclure l’experte: «On a eu tendance à dire que les femmes traduisaient notamment parce qu’elles n’avaient pas le droit d’écrire. Je pense qu’elles ne le voyaient pas ainsi. Par exemple, Margaret Tyler a notamment fait des commentaires sur le statut de la femme dans une préface. Elle se demandait pourquoi les femmes n’avaient pas le droit d’écrire et de traduire des romans. En Angleterre, à la Renaissance, la traduction avait un rôle idéologique très important.» Cet exercice permettait aux femmes, en fait, d’avoir voix au chapitre.

Source: http://www.ledevoir.com

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La traductologie et le traitement automatique des langues (TAL) constituera le thème central d’un colloque international prévu  les 7 et 8 juin prochains à l’université d’Oran Es-Senia, apprend-on auprès  de l’établissement d’enseignement supérieur. Cette rencontre est organisée par le laboratoire de linguistique dynamique et de didactique relevant de la faculté des lettres et des langues étrangères en collaboration avec le centre de recherche en linguistique et du  traitement automatique des langues de l’université de Besançon (France). Elle  regroupera des spécialistes nationaux et étrangers qui aborderont  les divers aspects liés à cette discipline, dont les techniques combinent les  outils de la linguistique et de l’informatique, indique la même source. Les corpus de cette discipline couvrent plusieurs champs d’application à l’instar de la correction orthographique, la reconnaissance de l’écriture  manuscrite et  la “fouille” des textes.
Le TAL, qui a connu un essor notable à la faveur du développement fulgurant de l’outil informatique “est un précieux support pour la traductologie”, estiment  les initiateurs du colloque.
Cette manifestation scientifique est la seconde du genre à être consacrée à la problématique de la traduction  par cette faculté après celle organisée  au début de ce mois de mai, qui avait porté sur la traduction audiovisuelle, rappelle-t-on.

Source: http://www.elmoudjahid.com

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Dans son rapport annuel diffusé hier, le commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser, dresse un bilan de l’actualisation du Plan d’action 2003-2008 pour les langues officielles. Dans la même foulée il exprime ses attentes à l’égard de la prochaine édition de ce plan d’action.

L’Association des francophones du Nunavut est d’accord avec la perspective de M. Fraser. L’Association reconnaît que le développement des communautés francophones du Canada s’ancre dans la Loi sur les langues officielles. Elle constate également que la mise en oeuvre et le respect des droits linguistiques dépend du financement accordé par le gouvernement fédéral. Dans les faits, la preuve d’un engagement réel envers une cause se traduit par le niveau de financement accordé en vue de son actualisation. Nous posons donc la question: le gouvernement fédéral croit-il véritablement à la dualité linguistique, un principe fondamental du Canada?

De dire Benoît Hénault, vice-président de l’Association des francophones du Nunavut :

“Des progrès remarquables ont été accomplis sur cinq ans au Canada, à même un budget de 751 millions de dollars. Une goutte d’eau dans l’océan d’un budget fédéral qui s’élève à 242 $ milliards. Une blague quoi, faites le calcul: 0,06% du budget. Pas fort comme engagement! Pire encore, le gouvernement ne bouge pas. Il s’abstient jusqu’ici de renouveler ce budget (et encore moins de le bonifier du timide 250M$ que lui suggère son propre conseiller, Bernard Lord). Il néglige même d’exercer son leadership en matière de dualité linguistique. Il ne faut donc pas s’étonner de la stagnation, ni même du déclin de certaines communautés.”

Dans ce contexte, plusieurs Franco-nunavois s’inquiètent du sort réservé à la nouvelle Loi sur les langues officielles du Nunavut. Ce projet de loi actuellement débattu par son Assemblée législative, s’il était adopté sans modification, constituerait sans nul doute la loi canadienne la plus avant-gardiste et la plus complète en matière de langues officielles. Mais son application, dans un territoire où 85% de la population est inuite, reste tributaire de la volonté d’un gouvernement fédéral légitimement fiduciaire des droits des francophones du Grand Nord.

Source: http://www.marketwire.com

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Avec un titre en guise d’hommage à la formule hölderlinienne qui avait déjà inspiré à Antoine Berman le célèbre ouvrage L’Épreuve de l’étrangeri, vient de paraître, aux Éditions Actes Sud, La Part de l’étranger. La traduction de la poésie dans la culture arabe par le poète, traducteur et critique littéraire Kadhim Jihad Hassan à qui le Ministère des Biens et des Activités Culturelles Italien vient de conférer le prix du meilleur traducteur étranger pour la traduction de La Divine comédie en arabe.

Les questions soulevées dans les trois parties dont se compose cet essai relèvent du domaine de la poétique de la traduction et proposent une étude de l’idéologie et des stratégies littéraires sous-jacentes à un ample corpus de traductions de poésie en langue arabe.

L’analyse des théories qui ont animé le débat sur la traduction dans les dernières décennies en Occident conduit l’auteur à la formulation d’« une philosophie et d’une poétique d’ensemble de l’acte traduisantii ». Ce travail de synthèse constitue la base à partir de laquelle K. J. Hassan procède à une lecture des « principales phases du mouvement de la traduction dans la culture arabe classique » et à une « étude comparative et critique de quelques traductions arabes de poésies européennes »iii.

La première partie, intitulée « Traduction et totalité », constitue un exposé exhaustif des théories les plus significatives du XXe siècle. L’auteur met l’accent sur la lignée herméneutique de Martin Heidegger à Jacques Derrida en passant par Walter Benjamin, Antoine Berman, Paul Ricœur, George Steiner, sur les études post-coloniales et l’analytique de la traduction, des romantiques allemands jusqu’aux écrits d’Henri Meschonnic. En fondant sa réflexion sur le présupposé de l’impossibilité de décrire la pratique traductive en faisant recours aux formules jadis employées de fidélité ou infidélité au texte source, Hassan prône « une nouvelle littéralité » à même de revigorer et propulser les limites du lexique et de la syntaxe de la langue-cible.

L’originalité de cet ouvrage réside, entre autres, dans la démarche comparatiste qui permet à l’auteur de réfléchir à la différence existant entre les pensées occidentale et orientale du traduire et de comprendre les raisons pour lesquelles, pendant des siècles, les penseurs arabes ont refusé la traduction de la poésie.

Sur ce constat s’ouvre la deuxième partie, intitulée « La traduction dans la culture arabe (survol historique et théorique) », composée à son tour de deux parties : une première consacrée à « l’évitement de la traduction de la poésie » dans la culture arabe classique et une deuxième vouée à l’histoire de la traduction en langue arabe « des pionniers de la Nahda aux modernes ».

K. J. Hassan expose les raisons qui conduisent les savants arabes de l’époque médiévale à traduire la philosophie grecque et d’autres disciplines scientifiques et à éviter la traduction de la poésie : « Les Arabes de l’époque étaient […] trop lucides et imaginatifs pour penser que l’édification d’une nouvelle civilisation puisse se réaliser grâce au seul progrès philosophique et scientifiqueiv ». L’évitement de la traduction de la poésie constitue plutôt un choix esthétique et idéologique. L’auteur montre comment ce choix découle de la façon dont les savants d’époque classique perçoivent leur propre langue et cite « le grand savant et père de l’adab », Abû Uthmân al-Jâhiz (environ 775-868 apr. J.-C.), qui écrit : « si la sagesse des Arabes était traduite, cesserait alors l’inimitable effet de la métrique », et encore « la vertu de la poésie, seuls la possèdent les Arabes et ceux qui parlent arabe. La poésie ne se laisse donc pas traduire et ne peut en aucun cas l’être »v. La sagesse arabe est donc indissociable de la poésie, du rythme et de la syntaxe de la langue arabe à la différence de la sagesse des Indiens, des Grecs et des Persans, qui, elles, peuvent être exprimées en prose. La logique, par exemple, propre à la langue grecque, manque à la langue arabe. Hassan rappelle combien importante a été pendant des siècles pour les savants arabes la comparaison entre leur langue et la grecque. Selon Abû Hayyân al-Tawhîdî (mort vers 1010 apr. J.-C.), « si le manque n’était pas la loi de ce monde, la nature aurait entraîné la logique vers l’arabe, ou le contraire, c’est-à-dire qu’elle aurait entraîné l’arabe vers la nature du grecvi ».

On ne saurait passer sous silence le plaisir que l’on éprouve à la lecture de cette deuxième partie de La Part de l’étranger où le rythme et la langue des textes d’époque classique se mêlent parfaitement au style de l’écriture de K. J. Hassan. En faisant preuve d’une connaissance approfondie du sujet, le poète et traducteur irakien relate l’histoire de la traduction de la poésie en arabe en soulignant ses aspects ethnocentriques tout en les contextualisant. Cette attitude dialogique, qui vise à expliquer les raisons pour lesquelles la traduction de la poésie est une pratique tardive dans les pays arabes, permet au lecteur de comprendre davantage l’importance du mouvement de la Nahda (à partir du XIXe siècle) et le renouveau littéraire entraînée par celle-ci. L’auteur montre comment la traduction de textes de la littérature occidentale est au centre de cette période de « renaissance culturelle et politique connue par les Arabes » : le travail de traduction permet de rétablir le contact avec l’Autre, fait naître de nouvelles formes d’expressions et nourrit le développement d’habitudes intellectuelles jusque-là négligées.

La troisième partie, intitulée « Approches comparatives », s’ouvre sur l’analyse de la traduction de poèmes de Federico García Lorca, de Paul Valéry et de Giuseppe Ungaretti. Cette étude pose la question de la possibilité de la traduction en vers et introduit la véritable problématique de cet ouvrage voué à l’étude des raisons qui entraînent les traducteurs arabes vers le choix — ou finalement l’impasse — de la traduction versifiée dans une culture qui vit de et dans les vers. Cette analyse vient ainsi illustrer ce que K. J. Hassan affirme dans la deuxième partie de son ouvrage lorsqu’il décrit l’image que, à un certain moment de son histoire, la culture arabo-musulmane se fait d’elle-même. L’idée exprimée par les savants d’époque classique selon laquelle « la poésie est l’apanage des Arabes et elle est intraduisiblevii » témoigne d’une conscience lucide de l’impossibilité de séparer le contenu et la forme d’un savoir. Le poids de la tradition, « la cohérence et la solidité des lois régissant cette culture » ont été à l’origine de la pratique traduisante des savants et des poètes arabes. L’impossibilité « d’imaginer d’autres formes de création poétique » entraîne le traducteur arabe vers l’idée que toute poésie en langue étrangère puisse trouver sa traduction la plus appropriée dans le vers arabeviii. D’où la tentative, par exemple, de rendre à la poésie de Paul Valéry un rythme et une syntaxe lointains de l’original et trahissant la visée de celui-ci.

K. J. Hassan cite, à ce propos, le préambule à la traduction du Cimetière marin de Valéry par Mustafâ al-Khatîb parue dans la revue Shi‘r en automne 1959, où le comité de rédaction pose la question de savoir si, au-delà de l’admiration suscitée par la « virtuosité » et l’« éloquence » du traducteur, il est possible de généraliser le procédé visant à combler un prétendu manque de l’originalix.

En donnant encore des exemples de la difficulté de la traduction versifiée, l’auteur propose une étude du sens et de l’importance de la traduction des poèmes épiques où la traduction de l’Iliade par le Libanais Sulaymân al-Bustânî, « l’une des plus grandes entreprises jamais effectuées en langue arabe en matière de traductionx », puis les traductions de l’Iliade et de l’Odyssée par ‘Anbara Salâm al-Khâlidî font l’objet d’une analyse approfondie.

L’étude comparative proposée par l’auteur ne se limite pas à décrire les difficultés de la versification en traduction, mais attire aussi l’attention sur les pièges qui peuvent être tendus par le texte poétique à tout traducteur, même le plus expérimenté. Les exemples donnés sont tirés des traductions d’Une saison en enfer, de l’Hamlet, de Brot und Wein de Hölderlin, des œuvres poétiques d’Yves Bonnefoy et de Saint-John Perse. K. J. Hassan ne passe nullement sous silence l’importance historique et la difficulté de la traduction de ces œuvres, tout en rappelant toutefois la nécessité d’un travail de lecture critique comme base pour une nouvelle traduction qui sera un jour datée à son tour.

L’intérêt nourri pour la traduction de la poésie et ses enjeux théoriques et pratiques, la longue et constante activité de traducteur, la connaissance de l’histoire de la poésie orientale et occidentale – non seulement française, mais européenne – et une âme de poète permettent à K. J. Hassan de dresser une riche et précieuse vision d’ensemble des problématiques propres à la traduction de la poésie en arabe.

Source: http://www.fabula.org

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Il est évident qu’un texte de lois a pour principal objectif de consolider un système juridique par des logiques de pensée bien ancrées. On sait très bien que les systèmes anglo-saxons et romano germanique se diffèrent sur des points fondamentaux.

Cela s’explique particulièrement par le fait que les dispositions légales sont le plus souvent le résultat de réflexions philosophique, psychologique, moral, culturel et même religieux, propres à chaque pays. Ainsi, ne soyez pas étonné de voir des notions de droit américain ou anglais telles : « plea bargain, common law ou equity », totalement inconnues dans le système juridique haïtien.La raison c’est que nous ne faisons pas partie de la même famille de droit. Ceci ne veut pas dire qu’un compatriote haïtien ne peut pas être poursuivi par un tribunal canadien ou qu’un ressortissant américain ne peut être jugé en Italie. Les procédures varient d’un système à l’autre mais le droit reste et demeure universel. La justice ne parle qu’une langue : celle de l’équité.

Il nous est donné de constater un sérieux problème de traduction au niveau de la justice en Haïti. Les procès se tiennent généralement en français. Les jugements sont rendus également dans la langue des blancs venus de l’Hexagone…au nom de la république. Le juge, le Ministère Public, les avocats s’expriment fièrement dans la dialectique de Voltaire.

Mais on n’a jamais vu un de ces messieurs plaider ou rendre une décision dans la langue de nos ancêtres. Honte ou complexe ? Ce qui est certain, le pauvre bougre qui est assis sur le banc de l’accusé ne comprend rien de la mascarade qui se fait.

Il est là, sur la sellette, à regarder son avocat et le représentant de la société faire de belles envolées juridiques, dire des formules consacrées et des choses qui lui échappent, en se demandant désespérément à quoi jouent ces diables en noir ?

On est en train de le sacrifier dans un patois qu’il ne comprend même pas. Le comble de la démagogie, on lui pose des questions en français par l’entremise du magistrat de siège qui, en grand manitou, les lui traduit dans sa langue maternelle. C’est un fait, le créole n’est pas apprécié ; il fait également objet de discrimination à outrance de la part des professionnels du droit.

Source: http://www.haitipressnetwork.com

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Un foisonnement linguistique parcourt certaines équipes participant à l’Euro (7-29 juin), comme la Suisse, qui co-organise le tournoi avec l’Autriche, et d’autres, dont l’entraîneur, étranger, doivent faire en sorte que cette particularité ne nuise pas à l’efficacité. La Suisse reconnaît quatre langues officielles, le français, l’italien, le romanche (dialecte à racines latines et peu usité) et l’allemand, qui sert traditionnellement de lien entre les joueurs de la sélection nationale, selon la Fédération suisse. Ou plutôt le suisse-allemand, aux accents parfois incompréhensibles, même pour qui maîtrise la langue de Goethe. Le réservoir de la Nati le plus important est constitué de deux clubs de la zone germanophone de la confédération, le FC Bâle et les Young Boys Berne, et de nombreux joueurs sont attirés par la puissante Bundesliga voisine, comme Alexander Frei et Philipp Degen, qui évoluent à Dortmund.

Si seulement deux clubs sur les dix que compte la première division suisse – Neuchâtel Xamax et FC Sion – se situent dans la partie francophone, cela n’empêche pas, entre joueurs, le recours au français, première langue étudiée par les Suisses allemands à l’école. La Nati dispose de toute façon d’un traducteur hors pair en la personne de Philippe Senderos : le défenseur de 23 ans parle… cinq langues : français, allemand, espagnol, italien et anglais! “J’aimerais apprendre une autre langue, que peu de gens parlent, comme le russe ou le grec”, a-t-il même confié à la presse britannique en 2005.

Le russe justement, le Néerlandais Guus Hiddink s’y frotte depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe de Russie, en 2006. “Je prends des cours particuliers, mais la langue russe est très difficile. Et je ne vais pas l’utiliser jusqu’à ce que je la parle très bien”, a-t-il déclaré à la Fédération russe.

L’argument de la carence linguistique avait d’ailleurs été mis en avant par ses détracteurs, qui ne voyaient pas d’un bon oeil un étranger à la tête de la sélection nationale. Mais la qualification pour l’Euro-2008 a fait taire toute critique, comme pour son compatriote Leo Beenhakker, qui a d’emblée promis qu’il apprendrait le polonais, avant de mener brillamment la sélection nationale vers le tournoi continental.

Mais le langage du terrain a ses raisons que le langage ordinaire ignore. Ainsi, Otto Rehhagel, coach allemand de l’équipe de Grèce, maîtrise toujours aussi mal la langue du pays qu’il dirige pourtant depuis sept ans… Avec à la clef le triomphe de l’Euro-2004.

Entre les joueurs et lui, la fédération a placé Ioannis Topalidis. Assistant du sélectionneur, ce Grec a longtemps joué en Allemagne avant d’y entraîner des équipes de troisième et quatrième division.

L’anglais constitue également un recours : dans les équipes du Championnat grec, qui accueille de nombreux étrangers, c’est la langue la plus largement partagée. Quelques rares joueurs de premier rang ont d’ailleurs un traducteur attitré, comme la star Rivaldo à l’AEK Athènes.

Une langue est faite pour communiquer et aussi pour… “chambrer” : au sein de l’équipe d’Italie, les Napolitains (Fabio Cannavaro, Antonio Di Natale, Marco Borriello et Fabio Quagliarella) n’hésitent pas à utiliser leur dialecte entre eux, essentiellement pour plaisanter.

Source: http://www.lepoint.fr

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Euromed : Le respect des cultures facteur de tolérance et de respect des valeurs communes

Organisée sous l’égide de la présidence slovène et du gouvernement grec, cette conférence constituait une plateforme pour intensifier la poursuite du dialogue entre les cultures de l’espace euro-méditerranéen. L’échange de vues, d’expériences et d’initiatives ainsi que la prise en compte de la réussite d’actions et de projets communs ont servi de base à l’élaboration des conclusions qui détermineront, à leur tour, les lignes directrices des futures actions.

Les ministres ainsi ont exprimé leur soutien à la Stratégie euro méditerranéenne de la culture qui implique une coopération tant dans le domaine du dialogue interculturel que dans celui de la politique culturelle. Sur la base des principes de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO, cette stratégie entend souligner la dimension culturelle du partenariat euro-méditerranéen.

Afin d’accélérer la formulation de la stratégie en question, les ministres sont convenus de mettre en place un mécanisme de suivi (“follow-up”) qui prévoit l’établissement d’un groupe euro-méditerranéen d’experts de la culture dont les réunions seraient organisées sur base régulière avant la tenue de chaque conférence ministérielle. En outre, les participants à la conférence ont reconnu que ces dernières années beaucoup avait été accompli dans le domaine de la culture, notamment au vu de la coopération fructueuse portant sur de nombreux actions, initiatives et projets culturels. La Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh, qui vise essentiellement à encourager le dialogue entre les cultures et à renforcer la visibilité du processus de Barcelone sur la base d’échanges intellectuels, culturels, civils et sociaux, illustre la qualité et la réussite de cette coopération.

En outre, les ministres se sont félicités des autres initiatives relatives à la promotion du multilinguisme et de la traduction, à la mobilité des artistes et des intellectuels, à la propagation des nouvelles technologies, à l’intégration des jeunes et des femmes, à la prise en considération des minorités et à la coopération dans les événements sportifs. À la veille de la session plénière de la conférence, les ministres avaient décerné leurs prix aux quatre journalistes lauréats du deuxième Prix Euromed du journalisme sur le dialogue interculturel.

Ce concours, auquel 76 candidats venant de 37 pays ont participé, est organisé par la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh et la Fédération internationale des journalistes. Gideon Levy (Israël), Jamila Zekhnini (Belgique), Verichan Ziflioglu (Turquie) et Uroš Škerl (Slovénie) ont été récompensés pour leurs contributions à la promotion du respect de la diversité culturelle.

Source: http://www.fenetreeurope.com

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L’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques, logé au Campus de Moncton de l’Université de Moncton, vient de lancer son nouveau site Internet et il vous invite à le découvrir à l’adresse http://www.icrml.ca.

Plus interactif et plus agréable à consulter, ce nouveau site se veut plus adapté aux besoins qui ont été exprimés de part et d’autre. En plus de la possibilité d’une recherche classique par thème qu’il est toujours possible de faire à partir du menu, on a introduit d’autres fonctionnalités. En un clin d’œil, il est en effet désormais possible de se tenir au courant de l’actualité de l’ICRML et notamment de ses publications dans la rubrique « nouveautés », ou d’obtenir des renseignements pertinents sur ses grandes activités grâce à des capsules informatives situées à la droite de l’écran.

Bien qu’en travaux pour encore quelques semaines pour certaines de ses rubriques, le site est désormais accessible et très largement fonctionnel. Vous pouvez le consulter et vous inscrire sur la liste de diffusion. Les chercheurs peuvent également s’inscrire dans le Répertoire des chercheurs et des chercheuses sur les minorités linguistiques.

Source: http://www.capacadie.com

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